Tullia d’Aragona


Portrait à l'huile de Tullia d'Aragona
Par Alessandro Bonvicino, Domaine public

Qui était Tullia ?

Tullia d’Aragon (1510-1556) était une écrivaine, une poétesse, une philosophe néoplatonicienne mais surtout l’une des plus célèbres courtisane de la Renaissance.

Elle-même fille de courtisane, elle était sans doute l’enfant illégitime du Cardinal Luigi d’Aragona, lui-même petit-fils illégitime du roi Ferdinand Ier de Naples. C’est le cardinal qui a pourvu à son instruction, elle qui était très douée.

On a dit d’elle qu’elle était moche, petite, trapue, bossue, avait de grandes lèvres minces, le nez crochu et même qu’elle était blonde, une tare pour l’époque. Mais on dit surtout d’elle qu’elle était intelligente, rusée, célèbre, respectée et aimée des hommes puissants et de poètes renommés.

Elle a assis sa réputation de courtisane intellectuelle en quelques années seulement, en refusant les excès associés au milieu.


De l’Infinité d’amour

En 1547, Tullia d’Aragon publie un dialogue philosophique néoplatonicien, forme textuelle à la mode pour l’époque. Elle y modélise un débat qui aurait lieu entre le savant péripatéticien aristotélicien Benedetto Varchi et Lattanzio Benucci, un de ses admirateurs, qu’elle accueillerait dans son salon vénitien.

« Est-ce qu’aimer peut avoir un terme » ? La question est lancée. Mais qu’est-ce qu’aimer ? Est-ce différent d’amour ? Et est-ce que le terme est la fin ? Le sens des mots porte à débat. Mais cela est prétexte pour moquer un peu une forme de philosophie dialectique. Dans son propre ouvrage, Tullia badine, évoque l’égalité des sexes et l’autonomie sexuelle et affective des femmes.

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